bonobo (2)

Publié le par méli-mélo

Un des plus extraordinaires secrets de réussite de la culture bonobo réside dans la capacité à être en empathie avec l’autre. Les bonobos sont sensibles à ce que l’autre ressent et pense, et à ce qui le conduit à penser ainsi. Ils savent écouter et regarder avec le cœur.


Ainsi, Bonobo comprend la détresse de ceux qu’on appelle les « assistés », aussi bien que les enjeux des Très Gros Patrons.

Aux premiers, il leur tendra la main et leur redonnera confiance en les incitant à se regrouper et à parler de leurs soucis. Il généralisera les remises à niveau : il a conscience du nombre important de gens qui ne savent pratiquement plus écrire ni compter, encore moins utiliser un ordinateur. Mais rien de tout cela ne sera obligatoire, il compte sur un effet « boule de neige » naturel pour que la plupart d’entre eux, à terme, y participent spontanément. Il a compris depuis longtemps que la majorité de nos « assistés » ne font que subir leur état, engendré par les délocalisations, la précarité de l’emploi et le culte de la rente.

Aux seconds, il leur proposera un stage de survie « rmiste » de six mois, pendant lesquels eux et leurs familles seront logés exactement à la même enseigne que nos « assistés » : logement en HLM, aides de la CAF, APL, assortis d’une interdiction formelle d’utiliser leur réseau de relations pour s’en sortir.
A l’issue de ce stage, Bonobo gage que ces Très Gros Patrons changeront d’eux-mêmes la politique de leurs conseils d'administration, obligeront leurs actionnaires à gagner moins d’argent et proposeront enfin des emplois solides et bien rénumérés à leurs anciens frères de galère, et veilleront à l’amélioration des conditions de travail.
Pour les mêmes raisons, ils participeront spontanément à l’effort national consistant à attribuer un logement décent pour chacun, à construire des crèches et des haltes-garderies pour faciliter l’accès au travail des salariés.
Bonobo gage également que ces Très Gros Patrons, après avoir connu le monde des petites gens, ne revendiqueront plus la suppression des droits de succession, ils laisseront à leurs héritiers 50 % de leur fortune (ce qui restera à coup sûr une fortune), et seront heureux de léguer l’autre moitié de leur fortune à la société, afin de l’améliorer constamment.
De toute façon, la société selon Bonobo prônant le plaisir avant tout, il y a fort à parier que les plus riches d’entre nous consacreront dorénavant leur temps à dépenser leur argent pour vivre heureux plutôt que de l’épargner afin de devenir les plus riches du cimetière.

A ce stade, l’ensemble de la population devrait être réconciliée, tout le monde aurait du travail et un logement décent, la précarité aurait disparu, les riches resteraient riches mais le seraient juste un peu moins, et la société accepterait qu’il reste quelques personnes inaptes à travailler, comme dans toute société humaine.

Malgré tout, si les Très Gros Patrons résistaient, Bonobo envisagerait tout bonnement d’échanger pendant un an les places de chacun d’entre eux contre une place de rmiste ou de chômeur, ou même d’un job à petit salaire. Cela pourrait avoir pour effet que certes, les petites gens comprennent les problèmes des Très Gros Patrons, et donc acceptent leur état, mais il y aurait fort à craindre que nos amis optent plutôt pour les idées radicales de Ravachol, après avoir goûté aux joies du yachting, des voyages, et tout simplement des grosses maisons et de l’argent.

En cela, Bonobo tempère une fois de plus les propos de Ravachol : plutôt que d’utiliser la répression, il compte sur l’apprentissage de l’empathie pour amener naturellement les plus riches d’entre nous à considérer l’indécence de leurs revenus, afin de les amener à en redistribuer une partie pour le bien de la communauté.

Publié dans terrain de jeux

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V
Si il y a des volontaires pour le stage de survie,je prends les inscriptions. Bonne journée à tous.66z: si si ze vais bien
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