Chronique : CocoRosie
Le concert a débuté avec Rio en Medio. Une fille et un garçon sur scène, qui distillent une musique diaphane et minimaliste. Elle a une jolie voix, juvénile et fragile, et s’accompagne à l’ukulélé pendant qu’il utilise des machines et qu’il rythme parfois (et mal) le chant à l’aide d’un tambourin. Mais bon, au bout de trois morceaux on a l’impression d’avoir tout compris, c’est trop linéaire à mon goût, alors on en a profité pour tester le bar qui, je confirme, est alcoolisé, LUI.
Tez enchaîne alors, et pendant un quart d’heure ce ne sont que bruitages hallucinants : avec sa bouche, il sait tout faire, les bruits de machines, les percussions, la basse, et chanter en même temps, un grand moment !
Dès les premières mesures, on sent que CocoRosie, c’est pas du bluff. La scène est belle : un piano à queue, une harpe celtique, et un écran sur lequel s’écrase tout un univers floral très coloré tamise l’ensemble. Auprès des deux soeurs on retrouve Tez dans son rôle de human beat box, plus un bassiste et un pianiste.
Les deux sœurs sont très différentes. L’une est mince et porte des cheveux très longs, quand l’autre est grande et plantureuse, sapée comme un garçon avec un pantalon bas de fesses et une casquette. L’une bouge avec raideur et enthousiasme, et c’est mignon, l’autre a des gestes coulés de rappeuse. La première a une formation classique, elle joue du piano, de la guitare et de la harpe, et elle pratique le chant lyrique. L’autre utilise parfois des jouets d’enfants, et chante avec un timbre extraordinaire qu’on pourrait qualifier de « sale » s’il ne sortait pas des tripes. Elle ne laisse rien au hasard, elle tire les mots et les sons dans la tradition des grandes chanteuses de blues, et chaque syllabe qu’elle prononce est porteuse d’une émotion différente. Et l’émotion, elles en ont à revendre. Les mélodies sont tristes, les deux chants, quand ils se superposent, ont quelque chose de tragique, mais les arrangements concoctés par le groupe ajoutent un groove indéniable qui adoucit le tout. Ces musiciens savent faire monter la pression, puis redescendre, et remonter encore, ils visitent le rap, le blues et le folk, chaque morceau semble raconter une histoire, on ne s’ennuie jamais. J’ai trouvé leur interprétation de Terribles Angels et de Good Friday magistrales…
Tout cela se passait dans la grande salle, le son était excellent quel que soit l’endroit. Le public rémois était nombreux, mais, fidèle à sa réputation, il ne bougeait pas. Pourtant il y avait de quoi se balancer d’une hanche sur l’autre ! M’enfin, tous ces gens étaient bien concentrés et ont manifesté leur enthousiasme en applaudissant copieusement. La seule fausse note de la soirée, c’est que les types de la sécurité ne m’ont pas permis de rentrer avec mon appareil, sans quoi j’aurais pu ramener de jolies photos et d’excellents extraits…
En bonus, Terribles Angels (le son est pourri, ce sont des images volées par téléphone au Grand Rex le 10 avril, mais l'ambiance est là) :
Tez enchaîne alors, et pendant un quart d’heure ce ne sont que bruitages hallucinants : avec sa bouche, il sait tout faire, les bruits de machines, les percussions, la basse, et chanter en même temps, un grand moment !Dès les premières mesures, on sent que CocoRosie, c’est pas du bluff. La scène est belle : un piano à queue, une harpe celtique, et un écran sur lequel s’écrase tout un univers floral très coloré tamise l’ensemble. Auprès des deux soeurs on retrouve Tez dans son rôle de human beat box, plus un bassiste et un pianiste.
Les deux sœurs sont très différentes. L’une est mince et porte des cheveux très longs, quand l’autre est grande et plantureuse, sapée comme un garçon avec un pantalon bas de fesses et une casquette. L’une bouge avec raideur et enthousiasme, et c’est mignon, l’autre a des gestes coulés de rappeuse. La première a une formation classique, elle joue du piano, de la guitare et de la harpe, et elle pratique le chant lyrique. L’autre utilise parfois des jouets d’enfants, et chante avec un timbre extraordinaire qu’on pourrait qualifier de « sale » s’il ne sortait pas des tripes. Elle ne laisse rien au hasard, elle tire les mots et les sons dans la tradition des grandes chanteuses de blues, et chaque syllabe qu’elle prononce est porteuse d’une émotion différente. Et l’émotion, elles en ont à revendre. Les mélodies sont tristes, les deux chants, quand ils se superposent, ont quelque chose de tragique, mais les arrangements concoctés par le groupe ajoutent un groove indéniable qui adoucit le tout. Ces musiciens savent faire monter la pression, puis redescendre, et remonter encore, ils visitent le rap, le blues et le folk, chaque morceau semble raconter une histoire, on ne s’ennuie jamais. J’ai trouvé leur interprétation de Terribles Angels et de Good Friday magistrales…Tout cela se passait dans la grande salle, le son était excellent quel que soit l’endroit. Le public rémois était nombreux, mais, fidèle à sa réputation, il ne bougeait pas. Pourtant il y avait de quoi se balancer d’une hanche sur l’autre ! M’enfin, tous ces gens étaient bien concentrés et ont manifesté leur enthousiasme en applaudissant copieusement. La seule fausse note de la soirée, c’est que les types de la sécurité ne m’ont pas permis de rentrer avec mon appareil, sans quoi j’aurais pu ramener de jolies photos et d’excellents extraits…
En bonus, Terribles Angels (le son est pourri, ce sont des images volées par téléphone au Grand Rex le 10 avril, mais l'ambiance est là) :